13 nov. 2008

La maison du sourd


Avant mon arrivée à Rennes, je connaissais pas le nom de Catherine Diverres. J'appris, par la suite, qu'elle était la directrice du Centre Chorégraphique National de Rennes et de Bretagne et qu'elle cédait sa place dans peu de temps. Il allait donc devenir difficile de voir un spectacle d'elle à l'avenir.

La programmation du festival Mettre en scène proposait La maison du sourd chorégraphie de Catherine Diverres: c'était donc l'occasion de découvrir son travail et d'inaugurer, pour ma part, le TNB.

L'attente du commencement du spectacle est coupée par la pénombre qui s'installe: elle resta ainsi nous surprenant. "FRAPPE": c'est là le premier mot, c'est là une demande qui nous est adressée, c'est là le mot qui résume ce spectacle.

Durant une heure vingt, 6 corps évoluent sur un parterre de copeaux de bois clair, blanc, virginal, derrière eux un écran mobile, un voile déforment, derrière lequel ils peuvent se cachaient tout comme derrière ces costumes et masques sorties de nos cauchemars enfantins.

Les corps frappent sur le sol, créant un son grave lointain comme venu de l'âme, des entrailles, de la violence psychique qui sort tel un cri. Ces corps marquent le sol virginal, mobile, volatil, les copeaux marquent le corps imprégnés de violence.

Les corps s'entrechoquent, se mêlent,se violentent, humilient, ils agissent sans véritable raison tout comme l'âme, tout comme le coeur.

Mais cette violence ne serait-elle pas la volonté d'aimer, la violence de l'amour, de la jalousie, de vouloir aimer celui qui ne le veut pas?

Le corps ne serait-il pas la prison de l'homme, tel ces fourmis emprisonnées déambulant, grouillant dans les rues de cette ville?

Mais l'homme n'est-il tout de même pas maître de son corps, n'est ce pas son esprit, son coeur qui le guide, le transforme, le modèle, le marque tel ces aiguilles enfoncées dans la peau qui montrent leurs présence, leurs passage, par ce rouge, ce rouge qui coule sur la peau clair voulant souligner la moindre blessures, la moindre confrontation avec le monde extérieur?

Ceux sont ces questions que je me pose à cette heure où je suis sortie de cette salle marquée physiquement et psychologiquement.

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